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Le Syndrome des Ovaires Polykystiques expose à un risque élevé de diabète de type 2

Dernière mise à jour : 4 janv. 2023



Le Syndrome des Ovaires Polykystiques (SOPK) est un trouble endocrinien et métabolique très fréquent touchant 1 femme sur 10 en âge de procréer. L'étiologie du SOPK encore inconnue à ce jour semble être d’origine multi factorielle (i.e. génétique et environnementale). Le SOPK est caractérisé par des troubles de l’ovulation avec risque d’infertilité, par une production excessive d’androgènes et des ovaires d’aspect polykystiques.


Quels sont les critères diagnostiques du SOPK ?


Le diagnostic du SOPK doit être réalisé par un médecin spécialiste. Si vous pensez être atteinte de ce syndrome, il vous est recommandé de consulter un gynécologue et ou une endocrinologue.


Le diagnostic du SOPK est réalisé sur la base des critères de diagnostic de Rotterdam, mis à jour en 2018, par l’ESHRE (European Society of Human Reproduction and Embryology).


La présence de deux des trois critères suivants permet de poser le diagnostic de SOPK :


1. Troubles de l'ovulation : cycles irréguliers, oligoménorrhée (< 8 cycles menstruels/an) ou aménorrhée (absence de règles) ;


2. Hyperandrogénisme clinique : pilosité importante au niveau du visage ou dans d'autres parties du corps (on parle d'hirsutisme); acné; accélération de la perte de cheveux ou de poils (on parle d'alopécie androgénique); production de sébum importante;

Ou hyperandrogénie biochimique : augmentation des androgènes;


3. Aspect multifolliculaire des ovaires à l’échographie (supérieur à 20 follicules infracentimétriques par ovaire ou volume ovarien supérieur à 10 ml).


Y a t-il un lien entre le SOPK et l’insulino-résistance ?


Les patientes atteintes de SOPK peuvent présenter une résistance à l’insuline, même en l’absence de surpoids ou d’obésité. L’insuline est une hormone sécrétée par le pancréas, elle régule le taux de sucre dans le sang. Grâce à elle, le sucre est redirigé du sang vers les organes qui se « nourrissent » pour fonctionner correctement.


Dans le cas du SOPK, on observe souvent une augmentation du taux d’insuline. Bien que produite correctement, l’insuline n’est pas en mesure de remplir sa fonction efficacement. Pour compenser, l’organisme en produit toujours plus. On parle alors d’insulino-résistance.


Ce risque serait amplifié par l’obésité abdominale (bien que 30 à 50 % des cas soient minces).

Cette insulino-résistance entrainerait une intolérance au glucose chez environ 30% des patientes avec SOPK et un diabète chez 10% d’entre elles. Dans de nombreuses études, il a été observé que :

  • La progression vers un diabète de type 2 serait plus rapide chez les patientes avec SOPK que chez celles sans SOPK.

  • Le risque de développer un diabète est significativement plus élevé en comparaison à la population sans SOPK.

  • Le risque de développer un diabète gestationnel serait aussi augmenté, de deux à trois fois par rapport à la population féminine générale.

  • Il a été observé une augmentation du risque cardiovasculaire chez les femmes atteintes d’un SOPK en comparaison à celles non atteintes. La résistance à l’insuline est en effet associée à un risque plus élevé d’hypertension artérielle et peut provoquer ou accentuer une hyperlipidémie (des taux de cholestérol-HDL abaissés ou des triglycérides augmentés).

  • La prévalence du syndrome métabolique (caractérisée par un tour de taille important en raison d'un excès de graisse abdominale, une hypertension, une glycémie à jeun anormale et une dyslipidémie) peut atteindre jusqu’à 50% de ces patientes malgré leur jeune âge.

Comment sont prises en charge les femmes atteintes du SOPK avec un syndrome métabolique ?


Une alimentation équilibrée associée à une activité physique régulière constitue la partie la plus importante du traitement du SOPK.

  • Il est en effet recommandé de pratiquer une activité physique régulière en commençant par marcher au minimum 30 minutes par jour. L'activité physique, ce n'est pas uniquement le sport, c'est aussi l'activité quotidienne (marche à pied avec un objectif de 10 000 pas par jour, montée des escaliers, jardinage, promenade du chien, vélo, natation etc ...)

  • En cas de surpoids ou d’obésité, une perte pondérale d’au moins 5 à 10 % du poids initial sur une durée de 6 mois permet d’améliorer un certain nombre de manifestations cliniques du SOPK (hyperandrogénie clinique, irrégularités menstruelles). Limiter les glucides simples et les sucres dans l'alimentation peut aider à maintenir l'équilibre de l'insuline.


Les aliments non recommandés*

​Les aliments recommandés*

Les aliments riches en acides gras saturés :

  • Viandes grasses, charcuteries,

  • Produits laitiers riches en matières, grasses comme le beurre ou la crème fraîche,

  • Aliments frits dans l’huile,

  • Repas de type "fast food"

Pourquoi ?

  • Ils favorisent l’augmentation du taux de cholestérol et augmentent le risque de développer des maladies cardiovasculaires.

Une alimentation riche en fibres.

  • Les fruits,

  • les légumes,

  • les céréales complètes

Pourquoi ?

  • ​Elles retardent l’absorption des glucides, la glycémie s’élève de façon moins importante après le repas.

  • Elles contribuent à la diminution du mauvais cholestérol sanguin.

  • Elles participent à une saine gestion du poids par leur effet sur la satiété (effet rassasiant).



Les aliments riches en sucre :

  • Les viennoiseries et pâtisseries

  • Sodas, jus de fruit à base de jus concentré

  • Chocolat, confiseries, glaces, dessert de type crème

Pourquoi ?

  • Ils favorisent l'apparition d'un diabète de type 2.


Une alimentation riche en protéines

  • Protéine d’origine végétale : Les légumineuses comme les pois chiches, les lentilles, les graines type graines de chanvre ou graine de courge, le soja, le tofu etc ...


Pourquoi ?

  • Les protéines apportent une sensation de satiété et ont un indice glycémique faible.


  • Protéines d’origine animale : les viandes maigres comme les viandes blanches, le poisson, les crustacés sont à privilégier.

Les produits ultra transformés :

  • les plats préparés ou surgelés

Pourquoi ?

  • Ils contiennent du sucre ajouté et des additifs.


* Liste non exhaustive, nous vous conseillons de consulter avec un(e) diététicien(ne) ou un(e) nutritionniste.

  • Il est important de ne pas négliger le retentissement du SOPK sur le plan psychologique. En effet, il a été observé que le SOPK est associé à un risque élevé de dépression et notamment de troubles du comportement alimentaire en comparaison avec les personnes présentant le même IMC. C’est la raison pour laquelle nous vous conseillons d’être accompagnée dans la prise charge de votre SOPK sur le plan psychologique.

  • Votre endocrinologue pourra être amené à vous prescrire de la Metformine. La plupart des études publiées confirment que ce médicament améliore la sensibilité à l’insuline et diminue l’hyperinsulinémie dans le SOPK d’une manière similaire à ce qui est connu pour les patients diabétiques de type 2. La baisse de l’insulinémie s’accompagne d’une diminution de l’hyperandrogénie, avec souvent une amélioration de l’ovulation.


Enfin, votre médecin recherchera tous les autres facteurs de risque cardiovasculaire (c'est à dire l'hypertension artérielle, la dyslipidémie, le tabagisme actif) pour de les prendre en charge.


Ce qu'il faut retenir :

​Le risque de développer un diabète de type 2 ou diabète gestationnel chez une femme avec SOPK est significativement plus élevé qu’en population générale sans SOPK. Les femmes atteintes d’un SOPK ont un sur-risque cardiovasculaire en comparaison à celles non atteintes de SOPK. Le diagnostic du SOPK peut être posé par une gynécologue ou par une endocrinologue-diabétologue. Dans le cas où le diagnostic est posé par une gynécologue nous vous conseillons de consulter une diabétologue/endocrinologue pour dépister le diabète.




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